Grenoble, Chambéry, Clermont et maintenant Lyon et Bron : Vinci Airports aura d’ici peu main mise sur l’ensemble des aéroports de la région. Car c’est le consortium qu’il menait (à 51 %) avec la Caisse des Dépôts (24,5%) et Predica (24,5 % ; groupe Crédit Agricole), qui a été choisi comme "acquéreur pressenti" de la participation de 60 % détenue par l’Etat au capital de la société Aéroports de Lyon (ADL).
L’annonce a été faite hier par Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes Publics, et Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, dans un communiqué précisant que ce consortium avait présenté l’offre la mieux-disante tant du point de vue financier (535 M€) que s’agissant du projet de développement de long terme ambitieux.
Dans le même communiqué, les deux ministres se félicitent que la procédure ait "associé à chaque étape (depuis la rédaction du cahier des charges jusqu’à la décision) les actionnaires publics locaux (Chambre de commerce et d’industrie Lyon Métropole, Métropole de Lyon, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Département du Rhône) et la Communauté de communes de l’Est lyonnais".
Une déclaration qui a sans nul doute fait bondir les présidents de la CCI Lyon Métropole, du Conseil départemental du Rhône et de la Région, co-actionnaires, qui s’étaient plaints de ne pas avoir été associés au choix des lauréats. Les deux derniers cités ont d’ailleurs formé un recours pour annuler la procédure, espérant ensuite peser pour choisir un autre consortium d’acquéreurs, davantage locaux. Le président de la Métropole de Lyon (elle-même actionnaire), Gérard Collomb, a quant à lui fait valoir qu’il avait obtenu de Vinci et ses associés qu’ils accueillent dans leur consortium, des acteurs locaux.
L’affaire n’est de toute façon pas définitivement conclue puisque le comité d'entreprise de la société ADL doit être consulté tout comme les autorités compétentes en matière de contrôle des concentrations ainsi qu’en matière d’aviation civile.
Quoi qu’il arrive, en tant que concédant, l’Etat conservera bien sûr un œil sur le fonctionnement de l’aéroport Saint Exupéry.
A.R.
Photo : ©Aéroports de Lyon. JF Marin