Basé à Gueugnon, en Saône-et-Loire, le Groupe de transport et logistique Rave a pu compter sur la mobilisation de son personnel et la grande réactivité de son dirigeant Frédéric Charbon pour anticiper les difficultés de la crise de la Covid-19.

« On n’avait pas vu venir l’épidémie, mais tout le personnel lui a donné une réponse opérationnelle immédiate, en se mettant au service des populations, se félicite encore Frédéric Charbon, Pdg du groupe de transport et logistique Rave qui emploie 1 150 salariés. Cela correspond à une vraie quête de sens dans le travail et à nos valeurs de respect et de sérieux. »

Fin février, le groupe venait juste d’intégrer André Stockage Manutention (Nièvre), transporteur de chariots élévateurs. En mars, il a réussi à maintenir 65 % de son activité nominale, 50 % le mois suivant, puis 70 % en mai, principalement grâce à la grande distribution. Les secteurs industriels et sidérurgiques, pour qui l’entreprise travaille beaucoup, ont plus souffert.

Les conducteurs en sont sortis un peu différents, fédérés comme après une bataille

Au final, entre le chômage partiel de certains et le surcroît de travail des autres, le groupe a résisté dans une vie à deux rythmes. « Les plus impactés, ceux qu’on a dû accompagner, étaient ceux qui avaient été écartés du travail. Au contraire, constate l’ancien officier de la Marine marchande, ceux qui étaient restés au front, les conducteurs en particulier, en sont sortis un peu différents, fédérés comme après une bataille ».

Si les projets de digitalisation ont été gelés avec le confinement, le groupe a créé dans cette période, puis conservé depuis, un outil inédit de gestion. « Chaque jour, nous avons réuni en comité de crise la direction et les directeurs des filiales pour adapter en permanence les dispositifs opérationnels au chiffre d’affaires résiduel, explique le PDG. Ça nous a permis de mieux traverser la crise et de fluidifier la communication montante et descendante ».

Résultat : le comité de crise a survécu en « réunion de coordination », à un rythme hebdomadaire. Et, si Frédéric Charbon ne croit pas à un rebond global, il escompte bien, en 2020, contenir la baisse du CA à 8-9 % des 130 M€ de l’an dernier, avec un résultat d’exploitation à comparable à celui de l’an dernier, à 4 % du chiffre.