2020 marque la fin d’une procédure de sauvegarde de huit ans pour Rodolph Dachard, Pdg de la société éponyme, concessionnaire de matériel agricole et viticole basé à Treteau, dans l'Allier, qui a tenu le cap pendant la crise.

En 2012, le jeune entrepreneur de 35 ans avait embarqué sa sœur Romy et son frère Romain dans le rachat, pour la sauver, de l’entreprise créée en 1925 par leur arrière-grand-père Roger. A cette époque, Dachard présentait alors quelque trois millions d’euros de perte. « Le 18 décembre prochain, nous réglerons notre dernière échéance ! lance-t-il. Cette procédure de sauvegarde peut vraiment sauver des entreprises. Elle nous a permis de remonter la pente sans licencier, et même de racheter les établissements Marchadier, en 2015 ».

Regagner la confiance en jouant franc-jeu

Le dirigeant explique qu’il a fallu regagner la confiance des salariés, des clients et des banquiers de l’entreprise. Comment ? « En jouant franc-jeu, sans cacher nos difficultés, mais en détaillant nos solutions, précise celui qui n’a pas compté ses heures, non plus. Nous avons adopté des méthodes de management plus jeunes et dynamiques. Nous avons changé nos outils en renouvelant, par exemple, notre système de relation clients en 2013 ».

Depuis le printemps, le revendeur et réparateur de matériel agricole (représentant notamment la marque New Holland en France) n’a pas fermé une journée, ni diminué son chiffre qu’il espère maintenir entre 32 et 35 M€ pour Dachard et Marchadier (95 salariés). « Nous faisons partie de la chaîne alimentaire, argue-t-il. Nous avons plus souffert de la sécheresse, en mai et en septembre, que de l’épidémie. Et nous avons compensé nos 5 % de perte ».

Un drive pour les pièces détachées

Côté Covid, cinq personnes fragiles ou mariées à un soignant ont bénéficié de l’activité partielle. Les commerciaux ont télétravaillé, les ventes de matériels ont été gérées en ligne et un drive a été instauré pour les pièces détachées. Par solidarité, le Pdg a acheté deux imprimantes 3D pour « fabriquer des visières de protection pour des professionnels du soin et, en premier lieu, pour les salariés et leurs familles. Histoire de sauvegarder aussi leur santé ».