En Auvergne-Rhône-Alpes, 1 500 postes de tout niveau sont à pourvoir dans les cabinets d’experts-comptables. Pour attirer les jeunes talents, l’Ordre des experts-comptables Auvergne Rhône-Alpes met en place différentes actions. Le point avec Paul Chabrillat, président de la commission attractivité.

Quelle est la situation, en termes d’emplois, sur les métiers des cabinets d’experts-comptables ?

Les métiers des cabinets d’experts-comptables sont des métiers en tension. En Auvergne-Rhône-Alpes, nous sommes 17 000 collaborateurs, dont 2 600 experts-comptables. 1 500 postes sont vacants, soit près de 10 % des effectifs. Nous manquons de main d’œuvre dans tous les métiers : comptabilité, intégrateurs de données, chefs de mission, informatique, marketing…

Comment expliquez-vous cette pénurie de main-d’œuvre ?

Il y a, tout d’abord, une méconnaissance du métier d’expert-comptable.

On ne voit généralement que le métier de comptable, justement, or nous accompagnons les chefs d’entreprise dans des missions très diverses. De plus, nous travaillons pour les entreprises, pas pour les particuliers. Résultat, nous sommes peu connus du grand public.

Enfin, le métier de comptable est souvent décrié, par manque de connaissance. On parle souvent de « vision comptable », mais cela ne veut rien dire en soi. Notre objectif, c’est donner une information fiable aux chefs d’entreprise. La comptabilité, c’est avant tout un système d’information universel et indispensable.

Quelles actions mettez-vous en place pour attirer les jeunes et les moins jeunes vers les métiers des cabinets d’expertise comptable ?

Tout d’abord, nous avons des ambassadeurs qui interviennent dans les lycées. Ils montrent nos activités, la diversité de nos tâches. Nous sommes également en lien avec les enseignants et menons des animations, notamment dans les BTS comptabilité.

Enfin, nous avons créé le label « École de la profession ». il s’agit d’une convention avec des établissements qui forment à nos métiers, l’objectif est de faciliter l’insertion des étudiants en stage, en alternance et dans l’emploi dans les cabinets d’experts-comptables.

Quels sont les atouts des métiers des cabinets d’experts-comptables ?

C’est une formation où l’on peut s’arrêter et reprendre quand on veut. On peut par exemple arrêter après un BTS comptabilité, puis reprendre quelques années plus tard et aller jusqu’à bac +8 pour être expert-comptable. Lors de la prestation de serment des experts-comptables, nous avions des personnes âgées de 28 à 58 ans ! Ces métiers sont accessibles à tous, notamment grâce à l’alternance.

Dans notre secteur, l’ascenseur social fonctionne toujours.

De plus, les cabinets d’experts-comptables offrent une grande diversité ; nous travaillons avec tous les secteurs d’activités : médecins, industriels, artistes… On ne s’ennuie jamais !

Quelles qualités sont nécessaires pour embrasser une carrière d’expert-comptable ou, plus largement, travailler dans un cabinet d’experts-comptables ?

Il faut être curieux, savoir écouter les clients, faire preuve de pédagogie. Il faut également une certaine rigueur. L’expert-comptable, c’est un peu le médecin de l’entreprise ! Mais c’est aussi lui-même un chef d’entreprise qui accompagne des chefs d’entreprise.