Fabrice Faure, qui a créé Les intérimaires professionnels, Lip, en 2005, voit dans l’intérim une aventure humaine chaque jour nouvelle, avec la croissance à l’horizon.

L’aventure ou Victor Hugo. Devenir Hugo, c’était un peu osé à la toute fin du XX^e siècle ! Son bac en poche, à 17 ans et demi, après un service militaire dans les parachutistes qui lui confirme qu’il « ne supporte pas l’autorité », Fabrice Faure opte donc pour l'aventure. Il entre dans l’intérim « par hasard », dit-il, à 20 ans, mais voit les choses en grand. Il grimpe rapidement les échelons dans une grande société, en cocrée une à 25 ans, puis lance Lip, Les intérimaires professionnels, en 2005, à deux personnes au départ, contre 580 permanents aujourd’hui, avec 150 agences et un chiffre d’affaires de 343 millions d’euros en 2021.

Un patron ne réussit que parce qu’il a des collaborateurs qui s’engagent à ses côtés

« Dans l’intérim, chaque journée est différente, comme les gens que l’on rencontre, s’enthousiasme-t-il. On peut croiser le DRH d’un grand groupe à neuf heures, un intérimaire dans le second œuvre à dix heures. Il faut gérer les besoins de chacun, répondre à la difficulté de recruter de l’un, renforcer l’employabilité de l’autre C’est un métier passionnant et très envahissant… Au final, on gère des histoires ». Pour construire un groupe spécialisé dans le placement pointu, dans les métiers industriels, du second œuvre, du tertiaire et de la conduite, il faut aussi avoir le goût du risque et savoir, par exemple, engager « huit millions et demi de caution personnelle, alors même qu’on n’a pas encore de bien immobilier ».

L’aventure, certainement. Mais Fabrice Faure insiste sur sa part humaine : « Un patron ne réussit que parce qu’il a des collaborateurs qui s’engagent à ses côtés », affirme-t-il. C’est ce qui lui permet aujourd’hui de viser un chiffre d'affaires de 410 millions d’euros en 2022, avec un objectif à 500 millions d'euros l’année suivante.

Une maison d'édition lyonnaise

Et Hugo ? Il n’est pas oublié. Le PDG vient en effet de créer, avec deux associés, la maison des éditions du Gros Caillou, qui publiera des romans à Lyon, dès la rentrée. Et il compte bien se remettre à écrire. « Ce qui importe dans la vie, c’est d’aimer ce qu’on fait et de faire ce que l’on aime… Il faut que la vie reste une aventure ».