Depuis 1947 et sa création à Annecy, le fabricant de compas en laiton Maped a bien grandi, jusqu’à devenir l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de fournitures scolaires et de bureau. Face à la dématérialisation, l'entreprise familiale se diversifie, tout en cherchant à réduire son empreinte environnementale.

Comme un ballet bien rodé. Tous les trois ans, à tour de rôle, Romain et Antoine Lacroix changent de siège : « Lorsque mon père a arrêté la partie opérationnelle en 2018, il a eu l'idée d'instaurer une gouvernance tournante entre mon frère et moi-même », explique Romain Lacroix qui occupe donc le poste de président de Maped, depuis novembre 2021. Dix ans auparavant, il avait rejoint l'entreprise familiale. C'est lui qui a notamment créé la filiale en Inde, où il a séjourné pendant 18 mois, avant de chapeauter d'autres filiales au Mexique, en Grèce, etc. Maped en possède aujourd'hui 18 dans le monde. « Nous sommes une entreprise française, au périmètre international », résume le président de Maped qui équipe les petits écoliers du monde entier avec ses crayons, gommes, règles et autres accessoires indispensables dans les trousses.

Croissance externe au menu

Mais voilà. Fortement « dépendante du papier », Maped a compris que la suite de son histoire s'écrirait aussi au-delà des fournitures scolaires. Elle a ainsi créé une nouvelle gamme, Maped Picnik, composée de gourdes, boîtes à goûter, sacs isothermes pour enfants et adultes, et racheté, en 2016, la société Heller Joustra, spécialisée dans les loisirs créatifs et les maquettes. Une autre acquisition serait dans les tuyaux pour poursuivre cette diversification qui s'accompagne également d'une politique RSE ambitieuse, Romain et Antoine Lacroix étant fortement convaincus par le sujet : « Nous sommes en train de changer nos statuts pour devenir entreprise à mission », ajoute Romain Lacroix qui espère, à terme, devenir Bcorp.

Nous voulons diviser nos émissions par trois d'ici 2026, sans compensation

D'un point de vue environnemental, l'entreprise travaille à réduire son empreinte : « Nous avons calculé notre bilan carbone qui s'élevait à 80.000 tonnes de CO₂ par an en 2018. Nous voulons diviser nos émissions par trois d'ici 2026, sans compensation ». Cela passe notamment par la réduction des emballages, mais aussi des transports avec une question centrale : « Est-ce qu'on peut se rapprocher de nos marchés ? ». Autant de sujets de réflexion qui occuperont les frères Lacroix dans les années à venir.