Laurent Pélissier a repris ECM Technologie en 2008, à la barre du tribunal de commerce. À force d’innovation et grâce à une internationalisation réussie, l’entreprise grenobloise s’est redressée. Mieux : elle est redevenue offensive et ambitieuse.

Sur la décennie passée, la croissance d’ECM Technologies (d’un facteur dix en quatorze ans !) s’est largement réalisée par rachats successifs d’entreprises développant des métiers complémentaires de l’activité historique du groupe isérois : la fabrication de fours industriels à destination des industries automobile, énergétique (nucléaire, photovoltaïque, hydrogène) ou encore des semi-conducteurs. Entretemps, le groupe ECM s’est fortement internationalisé. Aujourd’hui, 85 % de ses ventes se font à l’international quand 80 % de la production sont encore réalisées en France.

Réussite d'une structure patrimoniale

Cette histoire récente est en partie, selon Laurent Pélissier, le résultat d’une structure patrimoniale qui garantit une certaine stabilité à ECM Technologies (la majorité du capital est détenue par la famille Pélissier). « Nous respectons le temps long, explique Laurent Pélissier. Par exemple, nous n’avons jamais effectué de plan de licenciements : même en période de difficultés comme lors de la crise du covid, nous pouvons serrer les dents, ce qui n’est pas le cas de la plupart des fonds financiers, même s’il existe des fonds patients. Nous pouvons ainsi nous projeter à long terme quand beaucoup d’actionnaires financiers regardent leur rendement à cinq ans ».

L'innovation, une réponse à la concurrence

La solidité du développement d’ECM Technologies repose aussi sur une politique d’innovation très soutenue (entre 7 % et 10 % du chiffre d’affaires consacrés à la R & D), principale réponse à la concurrence. Exemple d’innovation majeure : les fours à cémentation (pénétration de carbone dans les pièces mécaniques traitées afin de les rendre plus résistantes à l’usure), qui portent les ambitions de Laurent Pélissier : « Il existe dans le monde plusieurs milliers de fours industriels traditionnels qu’il faudra remplacer dans les années à venir. Et nous comptons bien prendre notre part sur ce marché ».