Avec l’arrivée en juillet 2021 de Marion Corveler-Glénat à la présidence de son directoire, l’éditeur grenoblois éponyme a ouvert un nouveau chapitre, 50 ans après sa création.

La nouvelle dirigeante, qui avait rejoint le groupe familial en 2010 après quelques années passées chez Hachette Jeunesse, bénéficie de la situation financière très saine de Glénat, consolidée par plusieurs croissances externes réalisées ces dernières années. Elle peut aussi compter sur les conseils avisés d’un père toujours présent au conseil de surveillance : « Je lui suis très reconnaissant. Il a créé, avec notre mère Christine, notre « maison d’édition » il y a plus de 50 ans, mais il me laisse une vraie liberté d’action. Cette confiance m’honore ».

Le succès des mangas

Souvent considéré comme un visionnaire, Jacques Glénat peut en effet s’enorgueillir de plusieurs succès marquants : c’est lui qui a importé les mangas du Japon, au début des années 1990, à une époque où personne n’y croyait. C’est aussi lui qui a quasiment inventé la bande dessinée historique. C’est lui, enfin, qui a lancé Titeuf, un petit personnage qui a secoué le monde de la BD et dont le 18^e tome est sorti le 31 août.

La crise du Covid a boosté la lecture

Installée dans les nouveaux bureaux parisiens de Glénat, dans un immeuble dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, Marion Corveler-Glénat nous dresse le portrait d’un éditeur multispécialiste qui veut être leader dans chacune de ses familles de produits : « Après une crise du covid qui a considérablement boosté le marché, les mangas représentent aujourd’hui près de 65 % de nos ventes ! Les autres pans de la BD pèsent 25 à 30 % de notre chiffre d’affaires, le reste étant représenté par les beaux livres passion (automobile, cuisine, patrimoine, montagne…) et les guides ».

Le challenge du numérique

Si le groupe Glénat surfe encore sur la vague puissante de la BD, il devra dans l’avenir trouver la réponse à un enjeu majeur : la numérisation de la lecture. Certes, le papier (même s’il a vu ses prix s’envoler en quelques mois) a encore de beaux jours devant lui et lire une bande dessinée sur son ordinateur ou sa tablette reste peu convaincant. Mais incontestablement, les formats évoluent et de nouvelles propositions de lecture devront prendre le relais. Chez Glénat, des tests sont en cours. À suivre…