Installée sur le marché balbutiant du recyclage des aimants, la jeune société MagREEsource lance son unité pilote à Noyaret. Une étape cruciale pour la construction d’une alternative européenne crédible à la domination chinoise.

Selon une étude d’Adamas Intelligence, le volume mondial de rebuts d’aimants devrait atteindre 80.000 tonnes par an à l’horizon 2030. C’est dans ce contexte de gabegie à grande échelle que la société MagREEsource a développé une technologie « magnet to magnet » capable de récupérer les terres rares nécessaires à la fabrication de nouveaux aimants.

Annoncée en début d’année par ses dirigeants Sophie Rivoirard et Erick Petit, une ligne pilote de production installé en banlieue grenobloise, dont la capacité pourrait atteindre de 40 à 50 tonnes d’aimants par an, est en fin de tests de production.

Deux premières cibles : la séparation magnétique et la cosmétique

L’objectif pour MagREEsource est d’installer en Europe la première alternative à l’hégémonie mondiale chinoise. « Tout vient de là-bas, explique Erick Petit, avec des problèmes de qualité, un manque de différenciation et d’expertise des produits livrés. » La start-up française dispose d’un laboratoire de caractérisation en métallurgie, en mécanique et en magnétique, capable de proposer du co-développement avec ses clients.

Les premiers aimants à haute performance fabriqués avec des composants issus de l’économie circulaire sont attendus sur les marchés de la cosmétique et de la séparation magnétique. MagREEsource (16 personnes, 20 d'ici la fin 2023) vise en particulier le secteur des turbines d’éoliennes en fin de vie. L’entreprise est aussi engagée dans une nouvelle levée de fonds qui pourrait être bouclée en novembre prochain.